Instruit, passionné et patriote …

Né le 25 mars 1915 à Lodève (Hérault) de Maxime Morand, officier de gendarmerie et Yvonne Andrieu, institutrice. Fils unique, il passe ses vacances chez ses grands-parents  maternels à Lodève où il fréquente Angèle Gracia, bergère et future institutrice. Scolarisé à Evreux puis au Lycée Hoches de Versailles où il  prépare l’ESM. Il rejoint la Promotion Lyautey de St Cyr, 1935-1937 puis la cavalerie à Saumur.

Sportif, cultivé, passionné de nature il se promène dans les collines héraultaises pendant des heures avec Angèle. Puis c’est le départ pour l’Algérie au 2°RCA dont il revient en octobre 1940 pour le début de la guerre. Affecté au 2° bureau du 25° GRCA, la campagne de France lui vaut deux citations.

il rejoint la gendarmerie pour continuer le combat contre les allemands…

Rattaché au 3° Dragons dans le cadre de l’armée d’armistice, il décide de rejoindre la gendarmerie. Ce choix judicieux dans l’hypothèse de la reprise du combat, après une formation de quatre mois à Tarbes où il fait la rencontre des officiers instructeurs Grange et Robelin. Ce dernier, recruté par Paillole dans le cadre du Contre Espionnage de l’armée dès l’été 1940, reste en contact avec Francis,  affecté à Marseille à la 2° légion de la Garde en février 1941. Frustré par un travail administratif fastidieux, Francis devient l’adjoint du Colonel Robelin, Chef d’escadron de la 4° légion de la Garde à Montferrand, en avril 1942.

Officier d’Etat Major, Francis est également instructeur auprès des nouveaux officiers et il se déplace souvent dans toute la zone Sud pour appliquer clandestinement les objectifs du CE militaire : neutraliser les décisions fâcheuses de la direction de la gendarmerie, canaliser et contrôler la participation de celle-ci au maintien de l'ordre, préparer son entrée en action au moment de l'insurrection.

dans un double jeu mortel...

En 1943 il rejoint l’Etat major de la Garde à Vichy avec le grade de Capitaine et œuvre au côté de Robelin en tant qu’agent de liaison.

L e 22 décembre 1943 il épouse Angèle Gracia  institutrice au Causse de la Selle mais un temps inquiété par Vichy car ses parents d’origine espagnole n’ont été naturalisés qu’après 1927.

En voyage de noce à Paris en janvier 1944, Francis poursuit son activité de Résistance. Il affirme à sa jeune femme qu’il travaille à la poste ???, en réalité auprès des services secrets de l’armée. Il lui accorde le dimanche de voyage, en métro ou en train, pour visiter Paris.

Au printemps 44, revenu à Vichy, les déplacements se multiplient pour organiser la Libération. Tantôt à l’école de la Garde à Guéret pour préparer son passage à la Résistance, tantôt à Lyon pour des coups de main, Thiers, Tournus ou encore Clermont-Ferrand pour rencontrer le DMR Courson de Villeneuve, alias Pyramide. Surveillé par la milice de Darnand mais aussi par le Directeur de la Garde le Général Perré, resté fidèle au Maréchal Pétain, le Colonel Robelin et ses hommes, dont Francis Morand, brave tous les dangers au péril de leur vie.

Après le débarquement en Normandie la pression est de plus en plus forte et le 7 juillet 1944, Pyramide, Robelin, Morand et de nombreux gardes tombent entre les mains de la Gestapo.

Francis est gardé au secret dans la villa René de Chamalières où il est régulièrement torturé, même sous les yeux de son épouse venu lui apporté un colis. N’ayant jamais parlé, il retrouve ses camarades survivants des interrogatoires, à la prison du 92 à Clermont Ferrand, le 20 août pour être déporté. Robelin est mort étranglé à l’hôtel Portugal de Vichy, siège de la Gestapo.

Francis va connaître de nouveaux paysages, beaucoup plus sinistres que ses vertes collines. Le Struthof, Dachau puis Mauthausen lui ouvre ses portes, la mort lui tend les bras. Epuisé par sept mois de déportation et de travail forcé comme sur le fameux escalier de Mauthausen, Francis s’éteint le 11 avril 1945 à l’infirmerie de Melk, Kommando de Mauthausen, il venait d’avoir 30 ans.

Quelque part Angèle l’attend encore !

Depuis le 4 avril 2014 ils sont à nouveau réunis !